Trajets domicile-travail : une évolution des tendances à prendre en compte ?

Chaque matin, des millions de personnes se lancent dans un périple connu de tous : le trajet domicile-travail. De l’effervescence des transports en commun aux artères (bien souvent) embouteillées, chaque trajet est un chapitre dans le récit de notre quotidien.

Si pour certains, c’est une parenthèse pour réfléchir, pour d’autres, c’est une course effrénée contre la montre. Entre l’anticipation de la journée à venir et les réflexions sur celle qui s’achève, ces instants entre le domicile et le bureau sont bien plus que de simples déplacements.

Ils façonnent nos journées autant qu’ils influencent nos vies professionnelles et personnelles.

Cependant, derrière l’apparente banalité de ces trajets se cache un sujet complexe, où se mêlent enjeux sociétaux, économiques et environnementaux. Dans cet article, nous plongeons au cœur de cette évolution, explorant les défis, comme les risques et les opportunités qui en découlent dans le monde du travail contemporain.

Les trajets domicile-travail : 5 chiffres à connaître, pour façonner l’avenir.

Ces dernières années, de nombreuses études se sont penchées sur la problématique des trajets domicile-travail :

• • • 75% des français effectuent leurs trajets domicile-travail en voiture (Étude Ipsos). Si la voiture règne sur les déplacements longs, elle reste également prédominante sur les petites distances (moins de 5km). Plus alarmant encore, c’est au moment où il est le plus pénalisant, à savoir, aux heures de pointe, que le taux d’autosolisme est le plus important.

• • • 20 kilomètres est la distance moyenne parcourue lors des trajets domicile-travail (Étude Alphabet France x IFOP). Bien évidemment, ces tendances diffèrent selon la région, la taille de l’agglomération et les zones (urbaine & rurale) dans lesquelles s’effectuent ces trajets. Toutefois, elle concerne une grande partie des actifs, notamment ceux résidant dans le milieu rural et travaillant dans une zone urbaine. Au fil des années, on observe malheureusement, un allongement (significatif) des distances domicile-travail. Cela résulte à la fois de la périurbanisation et de la concentration de l’emploi dans les pôles.

• • • 25 à 30 minutes est le temps de trajet moyen des actifs (Étude Alphabet France x IFOP). Puisque les distances s’allongent, les temps de trajet augmentent également. Malheureusement, cet allongement des distances renforce la dépendance à la voiture individuelle.

• • • 25% d’actifs estiment que leurs trajets domicile-travail impactent négativement la QVT (Qualité de Vie au Travail). 72% d’entre eux évoquent également qu’ils sont une perte de temps (Étude Alphabet France x IFOP).

• • • 88% d’actifs pensent que les entreprises doivent davantage prendre en compte les problématiques de mobilité. Notamment, pour favoriser le bien-être au travail et pour limiter l’impact environnemental de leurs trajets (Étude BVA x Salesforce).

Ces chiffrent soulèvent de nombreux défis, que les entreprises doivent plus que jamais prendre en compte. Cependant, et face à cette complexité, aucune solution universelle n’émerge. Les situations individuelles sont diverses, complexes, et nécessitent une approche pluridisciplinaire. Cependant, les pouvoirs publics et les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans l’encouragement et dans l’accompagnement de ces changements. Étudions cela dans les paragraphes suivants.

Les trajets domicile-travail : un sujet complexe, dissimulant de réels risques ?

Nul doute : comme vu ci-dessus, les trajets domicile-travail représentent un sujet complexe, engendrant divers risques tant pour les entreprises que pour leurs collaborateurs.

Du point de vue des entreprises, la gestion de ces trajets s’avère ardue, souvent reléguée au second plan. Malgré l’existence de mesures préventives, leur mise en œuvre demeure marginale, faute de reconnaissance de l’importance de ce sujet. Encore aujourd’hui, les employeurs perçoivent les trajets domicile-travail comme étant en dehors de leur champ d’action. Ils considèrent qu’ils sont plutôt :

• • • Une question d’aménagement du territoire (exemple : insuffisance des infrastructures, etc).
    • Une donnée fixe liée au fonctionnement de l’entreprise (lieu d’implantation, horaires, etc).
    • Une donnée résultant des choix individuels des salariés : lieu de résidence, mode de transport.

Cependant, les employeurs qui réfléchissent ainsi, ont tort ! Les trajets domicile-travail se situent désormais, à la croisée de trois domaines cruciaux pour les entreprises : les Ressources Humaines (RH), la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et les politiques publiques.

Pour les collaborateurs, les trajets domicile-travail sont synonymes de stress et de fatigue. Selon une étude menée par Ifop pour ParisWorkplaces, pour 51% des Français (en moyenne), les trajets domicile-travail sont désagréables. En effet, dès lors que la durée du trajet dépasse les 30 minutes, celui-ci devient une source de tension et d’épuisement. De plus, ces trajets peuvent s’ajouter aux pressions professionnelles, entraînant un cumul de stress, qui n’est (évidemment) pas de bon augure pour débuter une journée de travail.

Par ailleurs, la voiture individuelle règne (encore aujourd’hui) sur les déplacements domicile-travail, et à l’évidence, elle est également génératrice de stress (embouteillages fréquents, congestion routière, retards imprévus). Cela, alors même que le covoiturage et les transports en commun sont perçus comme des alternatives avantageuses sur le plan économique et environnemental. Cependant, le manque d’autonomie associé à ces modes de transport constitue un frein significatif à leur adoption.

Comment agir ? 5 pistes de réflexion à la portée des entreprises.

1.  Intégrez la problématique des trajets domicile-travail dans votre politique RH.

Le saviez-vous ? Plus le temps de trajet domicile-travail est long, plus le taux d’absentéisme est important et la motivation des collaborateurs en recul. Voilà pourquoi les entreprises cherchent à présent, à définir un Plan de Mobilité (PDMe) ambitieux en la matière. Il s’agit désormais d’une problématique RH incontournable !

Mais alors, comment s’y prendre ?

Tout d’abord, il est crucial pour les départements des Ressources Humaines (RH) de mener une analyse approfondie des besoins et des préférences des collaborateurs en matière de trajets domicile-travail & de gestion du parking d’entreprise. Cela peut se faire par le biais d’une enquête, de sondages comme de groupes de discussion pour comprendre les modes de déplacement privilégiés, les contraintes rencontrées et les attentes de ces derniers.

Par exemple, si les résultats de l’enquête révèlent que la majorité de vos collaborateurs préfèrent utiliser les transports en commun, mais rencontrent des difficultés liées à la fréquence des horaires de passage. En réponse, votre entreprise peut envisager des solutions, telles que des horaires de travail flexible, comme une contribution au paiement des abonnements de transports en commun.

Téléchargez notre modèle de questionnaire et distribuez-le en interne pour en savoir plus à ce sujet.

En parallèle, n’oubliez pas que la politique RH de votre entreprise peut également encourager le télétravail et l’adoption d’horaires flexibles pour permettre à vos collaborateurs de réduire leurs trajets domicile-travail, comme d’éviter les heures de pointe. Cela peut contribuer à réduire le stress qui découle de ces déplacements quotidiens, à améliorer l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, mais également, à accroître la satisfaction au travail.

Par conséquent, et bien que les trajets domicile-travail ne soient pas considérés comme du temps de travail effectif, de nombreuses mesures peuvent être mises en place par le département RH, et sont même encouragées par les lois et les réglementations en France.

2.  Encouragez & facilitez les alternatives à la voiture individuelle.

Nous ne vous apprenons rien si on souligne qu’aujourd’hui, plusieurs millions de professionnels sont à des postes sédentaires, avec une utilisation accrue des écrans.

Au fil des années, nous perdons insidieusement de nos capacités physiques et bougeons (malheureusement) beaucoup moins. Par exemple, la voiture se substitue au vélo. Le vélo devient électrique. La télévision est commandée à distance. Les volets sont électriques. Le portail s’ouvre à distance. Les courses se font de plus en plus au drive… La liste est encore longue !

Si nous gagnons en confort de vie, paradoxalement, nous perdons de notre « capital santé ». Parmi les effets néfastes les plus évidents et que nous connaissons figurent : le mal de dos, les douleurs au niveau des cervicales et des épaules dues à une mauvaise posture, les tensions musculaires et même les contractures.

Or, ce ne sont pas les seuls effets. Une sédentarité accrue augmente le risque de souffrir de certaines maladies. Parmi elles, figurent l’obésité, le diabète de type 2, certains types de cancer, les maladies cardiovasculaires, etc.

Vous l’aurez compris, les entreprises doivent (plus que jamais) prévenir ces risques pour assurer le bien-être de leurs collaborateurs sur le long terme. Pour cela, vous pouvez encourager (et surtout, faciliter) les alternatives à la voiture individuelle.

Par exemple, encouragez la pratique du vélo pour les trajets domicile-travail. Notamment, en installant un râtelier à vélo au sein de votre parking d’entreprise. De même, encouragez la pratique de la course à pied, tout comme de la marche, en installant des vestiaires et des douches sur votre lieu de travail.

Bien souvent, pour les collaborateurs ouverts à ces modes de transport, les trajets domicile-travail sont l’occasion de se défouler tout en évacuant les tensions nerveuses accumulées. Si l’entreprise n’installe pas les infrastructures nécessaires, les collaborateurs ne parviennent pas à insérer quotidiennement (en raison des journées très chargées), leur pratique sportive. Les trajets domicile-travail sont ainsi, un temps devenu essentiel à leur équilibre qu’il convient de prendre en compte.

En parallèle, facilitez le covoiturage ! Beaucoup apprécient cette pratique non seulement, pour atténuer la fatigue de la journée en partageant la route avec d’autres passagers. Mais également, parce que, grâce au covoiturage, les trajets sont moins contraignants et plus sympathiques : chacun apprend à se connaître davantage, et cela est d’autant plus vrai si les collaborateurs ne font pas partie de la même équipe et se côtoient peu dans l’entreprise.

3.  Saisissez les opportunités qu’offre une application de Parking Management.

De primes abords, on pourrait croire qu’accentuer vos efforts sur la politique de stationnement de votre parking inciterait vos collaborateurs à prendre la voiture, mais c’est en réalité tout l’inverse.

La bonne gestion de celui-ci permet in fine, l’ouverture vers le développement des mobilités durables. Par exemple, en établissant au sein de l’application Sharvy, des règles de priorité d’accès au parking pour les collaborateurs effectuant du covoiturage.

Ces règles préférentielles poussent vos collaborateurs à modifier durablement leur comportement. En parallèle, vous diminuez le nombre de place de parking nécessaire et améliorez la gestion de votre parking d’entreprise.

Dans le même sens, grâce à une application de Parking Management comme Sharvy, vous pouvez (facilement) favoriser la rotation de l’utilisation des places de parking.

Vous encouragez une moindre réticence du titulaire à utiliser les transports en commun, tout comme à privilégier les mobilités douces un jour dans la semaine. Et cela, sans perdre l’usage de sa place de parking, ce qui favorise la multimodalité.

En parallèle, vous délestez vos collaborateurs d’un stress quotidien relatif aux problèmes de stationnements. Ces derniers peuvent obtenir, en amont de leur venue sur site et grâce à l’application, une vue globale des disponibilités durant les prochains jours au sein de votre parking et ainsi, anticiper leur mobilité (par exemple : privilégier dans la mesure du possible, un deux-roues, si le parking affiche complet).

4.  Construisez un Plan de Mobilité Employeur (PDMe).

Au-delà d’une obligation légale, le Plan de Mobilité Employeur (PDMe) constitue une initiative élaborée & concertée au sein des organisations, visant à orchestrer de manière méthodique & réfléchie les trajets domicile-travail de vos collaborateurs.

Par sa nature attentive aux besoins individuels, il instaure un environnement propice au bien-être de vos collaborateurs & s’aligne sur les attentes contemporaines en matière de QVCT.

Il comprend : un programme d’actions propre à la situation de l’entreprise, l’élaboration d’un plan de financement, la mise en place d’un calendrier de réalisation des actions, ainsi que des modalités de suivi & de ses mises à jour.

Lors de sa construction, pensez à inclure vos collaborateurs dans le processus de conception de votre PDMe. Cela favorise un sentiment d’appartenance et de valorisation. Par exemple, en instaurant des ateliers participatifs permettant à ces derniers de contribuer à l’élaboration du plan. En procédant ainsi, vous renforcez la collaboration & la confiance mutuelle : deux éléments essentiels pour la fidélisation de vos collaborateurs.

5.  Organisez des campagnes de sensibilisation sur les enjeux des trajets domicile-travail.

Pour ce faire, débutez par clarifier les objectifs de votre campagne, que ce soit la réduction des émissions de carbone, la promotion du covoiturage, tout comme l’encouragement de modes de transport alternatifs à la voiture individuelle.

En parallèle, identifiez vos collaborateurs les plus sujets aux enjeux des trajets domicile-travail et adaptez vos messages en conséquence. Établissez des messages clairs & persuasifs (en l’occurrence, des messages qui ouvrent les yeux à vos collaborateurs sur les avantages individuels comme collectifs) de l’adoption de comportements de déplacement durables.

Utilisez de nombreux canaux de communication, tels que les emails, les affiches, les intranets, les réseaux sociaux, les présentations lors de réunions d’équipe, etc.

Mais surtout, fournissez des ressources (pratiques & activables). Telles que des cartes des pistes cyclables, des informations sur les transports en commun, comme des outils de planification d’itinéraire. De plus, et dans la mesure du possible, offrez des incitations telles que des récompenses comme des concours (challenges), pouvant encourager la participation.

Enfin, évaluez & ajustez votre campagne. Pour cela, collectez diverses données (par exemple, le taux de participation au covoiturage, l’augmentation de l’utilisation des transports en commun, le taux de partage des places de parking, etc) et ajustez vos stratégies en conséquence pour améliorer vos résultats !

En conclusion

Si pour certaines entreprises, les questions liées aux trajets domicile-travail peuvent encore paraître marginales, la prise de conscience s’amplifie et les actions se multiplient ces dernières années. Cela s’explique par l’impact significatif de ces trajets sur le bilan énergétique des entreprises et leur incidence directe sur la vie quotidienne et le bien-être des collaborateurs.

C’est pourquoi, les entreprises n’ont plus d’autres choix que d’agir sur les pratiques de mobilité de leurs collaborateurs, non seulement pour fidéliser et attirer de nouveaux talents, mais également parce que c’est un levier incontournable pour soutenir leur politique RSE et renforcer leur image d’employeur responsable.

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